Dix jours se sont écoulés depuis notre départ de Agra et se fut très intense. Des routes à n’en plus finir et des galères qui se sont enchainées comme jamais.
Depuis le début de notre voyage, nous avons eut la chance de n’avoir eut aucun accidents ou accrochages à recenser.
Il est vrai que c’est un peu la hantise de tous voyageurs. Un accident avec des gros dommages matériels et humains pourraient compromettre la suite de l’aventure. Heureusement pour nous, nous n’avons jamais eut à faire face à une telle problématique jusqu’à notre arrivée à Goa !
La loi des séries ça te dis quelque chose ? Et bien moi oui ! Et je peux t’assurer que ca s’est vérifié pour nous.
Le premier gros accrochage se passa très rapidement ! On n’a jamais su qui était vraiment en tort mais il faut se remettre dans la situation du moment.
vidéo des 2 accidents à Goa
En Inde, il n’y a pas vraiment de loi ou de code de la route. Une fois que les Indiens ont leurs permis en poche (légalement ou non), ils établissent leurs propres codes de la route. Autrement dit, la loi du plus fort ou du plus fou, très franchement les deux me semblent appropriés !
Imagine une route, basique, une voie à gauche, une voie à droite ; et imagine un camion de 14 tonnes avec le volant à gauche, roulant sur la voie de gauche. Un vieux tacot devant lui qui avance à 20 km/heure. Comme à mon habitude, je scrute l’horizon pour voir si Nico a le temps de doubler en sécurité. Il se trouve que oui et que Nico met son clignotant pour indiquer à l’éventuelle voiture derrière qu’il s’apprête à déboiter.
Mais, au moment où on déboite -normalement en toute sécurité- je vois qu’une voiture blanche nous double également… Je ne sais pas si tu arrives à visualiser cette scène, vieux tacot sur la voie de gauche, notre camion au milieu des deux voies, et une voiture blanche qui nous double en double file, qui se trouve donc sur la voie complètement à droite…
En même temps, un véhicule arrive droit sur nous en face alors Nico décide de freiner pour se remettre derrière le vieux tacot mais la voiture blanche s’aperçoit qu’elle n’aura pas le temps de rabattre alors elle n’a pas d’autre choix que de se rabattre violement sur nous tout en nous percutant.
Elle tape en premier le marche pied qui me permet de monter dans la cabine puis j’entends que tout le côté gauche de sa voiture nous percute. Toute cette scène se passe en une fraction de seconde.
Au moment où j’indique à Nico qu’on va taper la voiture il est déjà trop tard et nous n’avons pas d’autre choix que de subir l’impact.
Nous descendons du camion pour constater les dégâts et c’est à ce moment là qu’une foule de personnes arrive dont ne sait pas où. Nous n’arrivons même pas à savoir qui était présent dans la voiture accidentée.
Nous allons dans un premier temps voir la voiture pour nous rendre compte de l’état et c’est la douche froide, elle est complètement froissée. De l’avant à l’arrière gauche, elle est rayée dans l’intégralité, les poignées sont arrachées. Quant au pare-brise arrière, il a explosé. On imagine le choc de l’impact pour eux… De notre côté, nous avons à peine senti le choc.
Des personnes tierces commencent à se mêler à la conversation mais nous arrivons à identifier les accidentés. Nous commençons par leur demander s’ils sont assurés mais ils nous expliquent que nous. Alors nous leur demandons d’appeler la police mais ils refusent. Ici, il n’est pas très bon de l’appeler, quand la police intervient elle tranche en faveur des personnes qui donnerons un billet.
Finalement après plusieurs minutes, nous trouvons un accord. Ne sachant pas qui est vraiment en tort, les personnes de la voiture nous demande 100 euros. Nous nous consultons avec Nico et nous acceptons.
Je demande le RIB pour faire le virement, la dame me le reprend des mains. Je ne comprends pas tout de suite et son mari nous demande 500 euros finalement !
Ni une ni deux je sens la moutarde me monter au nez et j’explose. Je regarde ce monsieur dans les yeux et je lui dis « tu es sûr ? 500 ?! » Il me répond « Oui ! » fermement.
Je commence à lui répondre en français tellement je suis énervée. Il faut comprendre que nous venons d’avoir un accident, dans un pays loin du nôtre… Que les personnes en face ne sont pas assurées et qu’une foule de 40 personnes gravite autour de nous.
Quand ce dernier commence à comprendre je ne lui donnerait absolument rien, il se ravise et accepte les 100 euros prévus selon notre accord de départ.
Une fois que tout est réglé, bizarrement, ils nous demandent de faire un selfie tous ensemble… C’est à n’y rien comprendre !
Nous reprenons la route pour une courte durée puisqu’il est déjà tard. Nous nous poserons sur un spot pour nous reposer et nous repartirons le lendemain. Nous ne savions pas encore qu’un deuxième accrochage nous attendait !
Il ne nous restait que quelques mètres pour atteindre notre but. Nous avons dû emprunter une voie plutôt étroite et avec des câbles électriques qui dépassaient sur la chaussée. De ce fait, nous ne pouvions pas nous serrer à gauche et c’est vrai, nous prenions pratiquement toute la place sur la route. Mais, à notre décharge, nous ne pouvions plus opérer un demi-tour et nous n’étions plus qu’à 150 mètres du spot.
En restant prudent et avec une allure au pas, je faisais signe aux voitures de s’arrêter pour nous permettre de terminer notre trajet. Toutes les voitures se sont arrêtées et on comprit notre mauvaise posture.
Toutes sauf une. A son bord, un jeune d’une vingtaine d’années, qui se croyant plus malin que tout le monde, a forcé le passage mais n’a pas réussi à s’en sortir indemne.
En effet, sa voiture s’est accrochée sur notre gante arrière droite et lui a arraché tout le parechoc arrière. Il descendit de sa voiture en furie, en vociférant je ne sais quelle sorte d’insultes à notre encontre.
Voyant qu’il ne voulait absolument pas communiquer avec nous, nous avons décidé d’appeler la police, qui cette fois s’est déplacée. Elle a fait mine de prendre quelques mesures, de prendre nos dépositions puis nous expliqua qu’on devait les suivre au poste.
Au moment où nous sommes remontés dans Shaman, un vieux monsieur est arrivé et a discuté avec la police. Nous comprenons que c’est le père du conducteur. Nous redescendons pour nous expliquer avec lui mais il fait signe à son fils de venir… Il lui parle en Hindi mais nous arrivons à comprendre ce qu’il lui dit : « pourquoi tu es passé ? Tu vois bien qu’il n’y avait pas la place abrutie ! » Et d’un grand geste, il lui met une grosse claque devant tout le monde. Je ne suis pas adepte de ce genre de choses mais très franchement il l’avait vraiment mérité vu son comportement désinvolte et haineux à notre encontre.
La police nous explique qu’il n’y a plus besoin de nous rendre au poste puisque le père accepte toute la responsabilité de son fils, voyant qu’il était bien en tort. Nous avons donc repris notre route, soulagés.
Notre aventure en Inde touchait doucement à sa fin. Nous avions une dernière destination à explorer, et pas des moindres : Bénarès !
On dit même que Bénarès est le berceau de l’humanité.
Située sur la rive gauche du Gange, la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde, la ville est considérée comme l’une des plus anciennement habitées du monde. Dédiée principalement à Shiva, elle est la cité qui accueille le plus de pèlerins en Inde.
Varanasi est également réputée pour sa production de soie…
Nous sommes donc repartis de l’orphelinat les souvenirs pleins la tête mais avec l’objectif d’arriver rapidement à Bénarès pour y retrouver l’équipe de tournage d’une grande chaîne de télévision française.
Quelques mois plus tôt, nous avions été contactés pour savoir si nous serions intéressés de participer à une émission dont le thème est « ils ont tout quittés pour changer de vie ».
Ce n’était pas la première fois qu’on nous approchait mais ça n’avait jamais abouti jusque-là.
Cette fois-ci notre profil les intéressait et nous avions rendez-vous dans quelques jours à Bénarès pour commencer le tournage de 10 jours.
Toujours assez prévoyante, j’avais une marge de 3 jours supplémentaires sur le trajet, car sur la route, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver et dans notre cas, nous avons toujours une part d’imprévus qui a tendance à souvent nous entraver la route.
Mais cette fois ci, l’imprévu n’était pas de la partie et c’est sans encombre que nous sommes arrivés jusqu’à Bénarès…
Nico avait repéré quelques jours plus tôt un parking situé à côté d’une guest house. L’équipe pouvait dormir à l’hôtel et nous rester sur le parking.
de gauche à droite : Richard, Chloée, Reeta, Didine, Nico, le mari de Reeta
Nous avons fait la connaissance de Reeta et de son mari. Des gens d’une gentillesse exemplaire. Ils nous ont accueillis à bras ouverts. Un bon thé, quelques friandises et de larges sourires.
Comme à notre habitude, nous avons loué un scooter pour pouvoir explorer l’intérieur de la ville. Tu te doute bien qu’avec notre Shaman de 14 tonnes, l’exploration est un peu compliquée !
Nos hôtes n’avait pas de scooter à disposition alors c’est avec une vieille bécane Honda 125Cv que nous sommes partis à l’aventure. Je n’ai pas un très bon souvenir de cette bécane… Comment te dire ? …. Imagine une petite selle et 3 personnes dessus *rires*
Le premier endroit que nous avons absolument voulu voir se sont les gats.
Les ghats de Bénarès sont des marches qui mènent aux rives du Gange. La ville en compte 88. La plupart des gats sont des gats de cérémonie de bain et de puja, tandis que deux d’entre elles, Manikarnika et Harishchandra, sont utilisés exclusivement comme sites de crémation .
La plupart de ces gats ont été reconstruits au 18ème siècle. Les patrons des ghats actuels sont les Marathes, les Shindes ( Scindias ), les Holkars , les Bhonsles , les Peshwes ( Peshwas ) et les Maharajas de Bénarès.
Ce lieu mythique nous a tout de suite plu !
Gats des crémations
En arrivant, une foule multicolore marche en direction du Gange. En tournant la tête, des marchands d’encens, de tissu et de babioles en tout genre te tendent les bras afin de t’inciter à les acheter.
Des odeurs de nourriture, d’épices et d’encens se mêlent au capharnaüm incessant des klaxons de scooter qui essayent de se frayer un chemin.
En arrivant sur la rive c’est la cour des miracles ! Des aveugles, handicapés, mendiants tirent sur nos vêtements pour avoir une petite pièce.
Nous sommes pris dans un tourbillon comme nous ne l’avions jamais été auparavant.
Puis, le véritable spectacle fluvial défile sous nos yeux. Des dizaines de bateaux remplis de touristes voguent sur le fleuve le plus sacré du pays. C’est la nuit, des centaines de lumières éclairent l’horizon. Des cloches retentissent de toute part et quelques personnes se baignent dans le Gange.
J’essaye d’observer leur façon de faire, car demain, se sera mon tour d’y aller pour me purifier !
Notre rencontre avec Richard et Chloée
Le lendemain, Chloée et Richard nous ont enfin rejoint. Après quelques directives et l’installation du matériel, le tournage pouvait enfin commencer.
Pour cette première journée, nous avons prévu de les emmener chez un boucher typique d’Inde. Nous nous sommes rendus dans la rue en face de notre parking, là où nous avions remarqué la veille un billot avec plein de mouches dessus. C’était sûr, nous étions au bon endroit.
A l’entrée de l’échoppe, quelques poules dans une cage très sommaire et un homme accroupi, tenant un couteau entre les orteils.
L’équipe de tournage se met en place, mais avant de commencer à tourner ils nous regardent en nous demandant : « c’est ça le boucher ? »
Bien évidemment avec Nico on s’est regardés et on a rigolé.
Je désigne les poulets dans la cage et je fais signe avec mes doigts que j’en voudrais 2.
Alors le vendeur prend un premier poulet, ni une ni deux il le saigne, le plume et le coupe à l’aide de son couteau bien tranchant entre ses orteils. Même opération avec le deuxième poulet qui finira dans un sac en petits morceaux.
Il ne faut pas croire que cette pratique nous enchante, mais quand on voyage depuis 2 ans, les réserves au congélateur ont été cuisinées depuis un moment et nous avons du accepter de consommer local pour pouvoir continuer à manger de la viande.
Mes poulets au congel, nous reprenons la route direction le Gange. Chloée et Richard ont loué un rickshaw avec chauffeur pour nous suivre et prendre des images.
le boucher et son couteau
Quelle aventure les attendaient ! Ils n’avaient pas encore pris conscience de la frénésie indienne qui allait leur tomber dessus…
Ils équipent la moto de GoPro et Richard quant à lui, tournera avec sa grosse caméra depuis le rickshaw.
Nous partons donc tous ensemble, ayant pour consigne de s’attendre dans la limite du possible.
Je vous épargne les détails de ce trajet… Comment te résumer ça ? Dangereux, périlleux, risqué, compliqué… Pleine heure de pointe indienne, le rickshaw a eu un peu de mal à nous suivre…Mais au final, nous sommes tous arrivés à destination sains et saufs.
Nous retraversons la foule de Bénarès, puis la cour des miracles, puis nous arrivons devant les marches des gats. Un jeune homme se met devant moi et me fais signe qu’il veut me peindre le visage. Dans sa main, des bols dorés contenant des mélanges colorés de poudres. J’accepte contre un petit billet et il m’appose une marque au milieu du front. Puis un groupe de babacools assis par terre depuis des jours me font signe d’approcher et ils me bénissent avec une espèce de plumeau en plumes de paon.
Cette fois c’est sûr, je suis prête pour la purification !
Pour l’occasion, j’ai revêtu un habit traditionnel Pakistanais jaune. Je ne peux pas me permettre d’acheter des tenues dans tous les pays traversés mais porter cette tunique était symbolique pour moi. Je l’avais achetée quelques semaines plus tôt avec mon amie Pakistanaise Waheeja.
la circulation dans Bénarès
Je m’arrête devant les marches, le temps que Richard ait le temps de monter dans un bateau amarré à cet endroit. Je prends le temps d’observer, encore une fois les locaux… Les hommes se trempent entièrement mais les quelques femmes présentent sont habillées et s’humidifient la nuque et les épaules. Je ne sais pas si c’est autoriser pour une femme de s’immerger entièrement mais tant pis, je ferais passer mon ignorance sur le compte de la touriste qui n’était pas au courant.
Après une dernière question de Nico « tu es sûre ma Didinette ? Tu veux vraiment y aller ? » convaincue, déterminée, j’enlève mes chaussures et d’un ton certain je lui répond « Oui ! Complètement sûre ! »
J’attends que les quelques femmes présentes finissent leur rituel puis je descends enfin. Mes pieds commencent à entrer dans l’eau, elle n’est pas si froide que ça… Je descends marche par marche tranquillement, je soulève la corde de sécurité puis je marche jusqu’à être à hauteur pour m’immerger.
Un homme était à côté de moi en train de faire son rituel, je le regarde, je prends une inspiration, je me bouche le nez et hop, j’y vais !
En sortant la tête de l’eau Nico me crie : « tu dois le faire 3 fois ! » ni une, ni deux, j’y retourne une seconde fois, puis une troisième fois sans aucune hésitation.
Ça y’est, je l’ai fait ! Aucune signification religieuse pour moi, mais une énorme symbolique de cœur. C’est un moment que je n’oublierais jamais !
En sortant de l’eau je me sèche et je cherche un endroit isolé pour me changer. En marchant quelques pas je tombe nez à nez avec un prêtre hindou tout coloré. Il voit que je sortais de l’eau et s’approche. Il me parle dans sa langue que je ne comprends pas, puis me touche la tête et entre les yeux comme pour me bénir. C’était un moment très spécial pour moi, indescriptible…
Le prêtre hindou qui m’a bénie en sortant du Gange
Ma baignade dans le Gange
Cette aventure à Bénarès a été d’une telle intensité. Elle restera l’une des plus folles de ma vie. Si tu souhaites toi aussi te rendre sur les gats, voici l’adresse.
Après avoir passé 1 mois à Auroville, il était temps pour nous de reprendre la route… Non sans mal… On savait pertinemment que tout allait redevenir difficile…
C’est près de 700 kilomètres qui nous attendait pour retrouver nos amis Léna et Titi à Mangalagiri ; une ville située au centre-est de l’Inde. Pour te donner une idée, 700 km ca représente 12h de route en Inde, soit 13 ou 14h en poids lourd !
C’est en effet là-bas que nous avions décidé d’utiliser les dons que nous avons reçu pour notre association « au bout du monde ».
Pour la petite histoire, nous les avions rencontrés à Goa tout à fait par hasard.
Alors que nous sortions du salon de tatouage où Nico venait de passer 3 jours intenses pour faire sa carpe koï sur son bras droit, nous avions décidé d’aller nous balader sur la plage.
Nous n’avions encore pas mangé et ce soir-là se jouait un match de qualification de la coupe du monde où la France était opposée au Tunisie.
Alors que nous marchions en direction de la plage donc, Nico a entendu quelqu’un parler en Français. Il s’est retourné et c’était Léna et Titi.
Nous avons échangé quelques minutes mais ils étaient pressés, ils cherchaient un bar pour regarder le match. De fil en aiguille on leur a dit qu’on savait où on pouvait trouver un bar avec un écran géant et nous leur proposâmes qu’on s’y rendre ensemble pour y passer la soirée avec eux. Ils acceptèrent volontiers.
Notre rencontre avec Léna et Titi
Cette soirée nous a fait un bien fou ! Ça faisait longtemps que nous n’avions pas échangé avec un autre couple autour d’un apéro !
Nos conversations ont tourné autour de notre voyage, Léna et Titi démarrait un tour du monde de plusieurs mois en back pack et ils commençaient par l’Inde ! Des grands malades… Ils nous expliquèrent qu’ils se rendaient à Auroville quelques jours puis au nord de Chennai pour faire du volontariat dans un orphelinat. C’est comme cela que nous leur avons parlé de notre association. Nous cherchions un orphelinat ou une cause dans laquelle nous pourrions donner les 350€ récoltés jusqu’alors. Alors nous avons checkés nos agendas et nous nous sommes donné rdv là-bas fin décembre.
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés en direction de Sharon children home orphenage sans savoir qu’il nous arriverait l’une des plus grosses tuiles du voyage !
Alors que nous venions de nous prendre la tête au péage – toujours pour les mêmes raisons de tarifs choisis aléatoirement par les agents de péage – nous étions motivés à arriver le soir même à Magalagiri. Le GPS indiquant 3h30 de route restante, c’était tout à fait possible d’arriver avant la nuit tombée !
Mais c’était sans compter sur les aléas du direct ! Le pneu arrière droit a explosé en route et nous ne nous en sommes pas rendus compte sur les premières secondes. C’est en regardant au rétro que Nico a vu un nuage de fumée se dégager du camion.
Nous nous sommes arrêtés en urgence sur le bas-côté et c’est là que nous avons pu constater les dégâts. La roue avait littéralement explosé ! Elle s’était désintégrée…
Alors nous avons roulé quelques mètres afin de nous mettre en sécurité pour pouvoir changer la roue endommagée.
Ce fut une sacrée aventure ! Un rickshaw chargé de 3 hommes gringalets -épais comme des sandwichs SNCF- s’est arrêté pour nous apporter leur aide, que nous avons acceptée !
Le treuil de la roue de secours était inexistant et il était impossible pour Nico de la descendre seule…
Nous avons réussi à changer la roue en 1h30 et nous avons dédommagés les jeunes qui nous avaient été d’une aide précieuse.
En nous rendant à l’orphelinat
La journée avait bien avancé et nous savions qu’il n’était plus possible d’arriver le soir même à l’orphelinat alors nous avons quand même décidé de continuer à rouler jusqu’à la tombée de la nuit pour n’avoir plus qu’un petit trajet à faire le lendemain matin. Nous avons tout de même roulé 14h ce jour-là !
Le lendemain nous avons enfin retrouvé nos amis. Ce fût un vrai bonheur !
Ça peut paraître bizarre de parler comme ça de gens qu’on a croisé qu’une seule fois mais en voyage, tout est décuplé ! Nous ne voyons plus nos amis, notre famille, nous n’avons plus la même vie sociale qu’auparavant. En France c’était facile de sortir boire un verre avec les potes, ici nous avons toujours cette possibilité mais sans les potes. Être H24 tous les deux est parfois compliqué, pesant et on n’a pas toujours des choses à se raconter étant donné qu’on vit toutes nos aventures ensemble !
Heureux donc de retrouver Léna et Titi et surtout nous savions que nous allions faire quelque chose de fantastique. Une aventure humaine nous attendait dans cet orphelinat et nous en étions conscients.
Notre arrivée a été extraordinaire, les enfants nous attendaient et ils nous ont chanté des chansons pour nous souhaiter la bienvenue. Puis, ils sont tous venus un par un pour nous serrer la main et nous demander comment on s’appelait, quelle était notre ambition dans la vie, notre couleur préférée…. Nous ne savions plus où donner de la tête mais nous étions très heureux.
Après quelques instants à faire connaissance, le directeur, Anil PATRICK a tenu à nous montrer les marchandises que nous avions achetées au travers de notre association. Il nous a pris en photo devant chacune d’elles -je ne sais pas pourquoi- puis il nous a invité à manger
chez lui affin de prendre le temps de faire connaissance et de nous expliquer les actions qu’il aimerait mettre en place dans son orphelinat.
Nous avons pris conscience de l’ampleur de la tâche. Il était seul pour gérer l’administration, trouver des sponsors et quelques personnes de sa famille l’aidait pour les repas et s’occuper des enfants de jour comme de nuit.
Tous faisaient cela bénévolement, ils avaient quelques aides de l’état et des sponsors mais leurs vies restaient compliquées. La femme d’Anil venait de le quitter et il vivait dans une petite maison à côté de l’orphelinat avec les personnes qui aidaient également.
Pendant ce temps de déjeuner je lui ai proposé de l’interviewer afin de faire une vidéo qui l’aiderait à trouver de nouveaux sponsors ou de nouveaux volontaires.
Depuis notre rencontre à Goa, nous étions quasiment tous les jours au téléphone avec Léna et Titi afin de mettre en place un plan d’action pour aider au mieux l’orphelinat et de détecter les vraies priorités.
C’est comme cela que nous avons pu récolter 1300€ en quelques semaines, ce qui nous a permis d’acheter une machine à laver, un frigo, une télévision, des jeux en bois, une gazinière, des matelas, des serviettes, de la nourriture et du matériel de première nécessité.
Certains dirons que ce n’est qu’une goutte d’eau dans cet océan de misère, mais qu’importe, pour nous, c’était énorme de participer à cela ! Livrer ces affaires et voir les enfants heureux, nous a marqués à tout jamais au plus profond de notre être. Il était important pour Nico et moi que notre fils Sasha prenne part à tout cela. Il avait une place aussi importante que la nôtre dans ce projet, il a fait la distribution des jouets et autres affaires et il a également pris conscience que nous n’étions pas nés tous égaux.
Si tu as envie de soutenir cette association, ton aide sera précieuse ! Je te partage toutes les coordonnées utiles ci-après.
Nous avons entendu pour la première fois parler d’Auroville à Goa. Souviens toi, Goa c’est la plage où nous avions rencontré Léna et Titi, les backpakers français qui démarraient un voyage de plusieurs mois autour du globe.
Ils nous avaient expliqué, le temps d’une soirée autour d’un match de la coupe du monde, qu’ils allaient faire du volontariat dans un orphelinat au nord de Chennai mais qu’avant cela, ils avaient réservé une Guest house à côté d’Auroville.
Nico et moi n’avions pas relevé ce nom, nous leur avions expliqué que nous allions retrouver notre ami Djo l’indien à Pondichéry sur la côte est de l’Inde.
C’est en regardant sur la carte que Léna c’était aperçu que c’était juste à côté d’Auroville et que se serait cool de s’y retrouver.
On leur avait alors expliqué qu’on comptait attendre nos amis les Belgo-nomades à Goa pour y passer les fêtes avec eux ; mais c’était sans compter sur le destin !
Ces derniers ayant décidé de prendre leur temps pour descendre nous rejoindre, nous avons fait le point avec Nico et nous avons décrété qu’on ne pourrait pas les attendre jusqu’à Noël, car ils n’étaient même pas sûrs d’être là à temps !
C’est alors que nous avons décidé de reprendre la route direction Pondichéry.
Alors que nous étions en train de traverser l’Inde d’ouest en est, Djo nous expliqua qu’il ne pourrait pas être là pour Noël car les billets d’avion étaient trop chers mais qu’il arriverait pour début janvier.
Il ajouta : « Allez voir ma mère, elle habite à Auroville et elle sera ravie de vous accueillir, elle vous suit depuis longtemps sur Youtube ! »
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés aux portes d’Auroville !
La particularité de cette ville, c’est que les camions y sont interdits et que des gardiens contrôlent les allers et venues de tous les véhicules.
Alors nous avons trouvé un conducteur de rickshaw très gentil du nom de Nihty qui nous indiqua un terrain appartenant à son ami où l’on pourrait résider contre une petite rémunération de 250 roupies par jour. (Soit 3€ environ) Si ça t’intéresse, voici le point GPS :
Nous décidons donc de rester ici quelques jours seulement car le but était de faire une pause de ces 2400 kilomètres déjà effectués dans le pays mais également pour y récupérer nos cartes bancaires fraichement réceptionner par Isa, la mère de Djo l’indien. A ce moment-là, on ne pensait absolument pas restés jusqu’au nouvel an pour attendre notre ami. On était
plutôt dans l’idée de quitter l’Inde le plus rapidement possible car on en avait vraiment ras le bol, surtout moi ! Je ne pouvais plus voir ce pays en peinture !
Quel bonheur se fut pour moi de savoir que nous allions restés quelques jours au même endroit ! La route ayant été très longue, j’avais envie de me délasser dans une bonne piscine et de manger dans un bon petit resto de touriste sans épices, sans poivres, sans trucs bizarres !
Là pour le coup, j’étais servie ! Nous étions à l’endroit précis où les Guest house grouillaient tous les mètres et où les restos qui proposaient de la nourriture continentale se succédaient à perte de vue ! Ahhhhhh ! Quel bonheur pour moi !
Une fois le camion rétabli de sa position route, nous avons contacté Isa et en quelques minutes elle nous a rejoints les bras chargés de cadeaux !
Il y avait un peu de tout dans son sac, quelques bijoux qu’elle avait confectionnés, des plantes, des infusions, des livres pour Sasha… beaucoup de livres ! Des crayons de couleurs qu’elle avait récupérés on ne sait d’où, des morceaux de chambre à air transformés en tringle à vêtements, en petites bidules capables de servir à tout ! C’était incroyable et inimaginable !
Les présentations faites, elle nous proposa d’aller boire un verre et de manger ensemble dans Auroville.
C’était vraiment chouette, elle s’est remémoré ses vieux souvenirs avec Nico concernant les habitants de leur village en France. Et oui, Nico et Isa se connaissent depuis des années par l’intermédiaire de Djo qui était lui-même sapeur-pompier volontaire dans la caserne de Nico.
Une chose est sûre, c’est qu’il y en avait des choses à raconter et il y avait un sacré paquet de costards à tailler ! *rires*
Les jours qui ont suivis ont été riches en découvertes. Isa nous avait pris sous son aile et elle nous a fait visiter Auroville tout en nous racontant son histoire.
Nico, Didine et Djo l’indien
Auroville (“City of Sri Aurobindo”, également connue sous le nom de “City of Dawn”1) est une ville expérimentale située en Inde, principalement dans le district de Viluppuram au Tamil Nadu, le reste se trouvant dans le territoire de l’ Union de Pondichéry. Il a été créé en 1968 par Mirra Alfassa (Mirra Richard), plus connu comme la mère et la compagnie spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo. La vocation d’Auroville est, selon les mots de ses concepteurs, “un lieu de vie communautaire universel où hommes et femmes se révèlent à vivre en paix et en harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités parfaites”. Aujourd’hui, les Aurovilliens d’une cinquantaine de pays sont organisés en 35 unités de travail : Agriculture, Informatique, Éducation, Santé, Artisanat, etc.
En 1954, Mirra Alfassa (mère) présente le projet en ces termes : « Il devrait y avoir un endroit sur terre où aucune nation ne pourrait prétendre revendiquer, où toutes les personnes de bonne volonté seraient mus par un désir sincère [faisant allusion à la vérité] autorisé à vivre librement en tant que citoyen du monde et n’est soumis qu’à une seule autorité, l’autorité de la vérité.
Au centre d’Auroville se trouvera le Matrimandir (“Maison de la Mère”), considéré par Mirra Alfassa comme l’âme du lieu. Le projet développe quatre zones (internationale, culturelle, industrielle, résidentielle) autour du Matrimandir, couvrant une superficie de 25 km2 (10 km2 sont actuellement réalisés). Une fois la construction terminée, la ville devrait avoir la forme d’une galaxie spirale. Auroville a été conçu par l’architecte français Roger Anger et prévu pour accueillir 50 000 habitants. En 1966, l’UNESCO retient les Principes urbains
À leur arrivée, les pionniers trouvèrent une terre sèche sans eau. Ils creusent des puits et installent des éoliennes, des réseaux de drainage et d’eau pour faciliter le pompage. Au cours des quatre dernières années, plus de deux millions d’arbres et d’arbustes ont été plantés dans ce qui était autrefois un désert3. 1968 : Inauguration Auroville est activée le 28 février 1968 avec le soutien de l’UNESCO en présence du Président de la République de l’Inde et des représentants de 124 pays7. Au cours de la cérémonie, un homme et une femme, représentant 124 pays du monde, ont versé la terre de leurs villes natales respectives dans une urne en forme de lotus pour montrer la fraternité universelle.
Selon un consul, une pierre inaugurale sera installée au centre de la place. Beaucoup de capital aurait permis à la ville de se construire dans une région très peu hydrique9. En 1972, l’UNESCO a publié une brochure sur la ville, qui a été tirée à 4 millions d’exemplaires. En 2015, la communauté a accueilli 2 500 des 50 000 personnes initialement prévues. Mère a lu à haute voix une charte en quatre points transmet sa vision de la ville : Auroville n’appartient à personne. Il appartient à toute l’humanité. Mais pour y rester, il faut être un serviteur volontaire de la conscience divine ; Auroville sera un lieu pour une jeunesse perpétuellement éduquée, progressiste et sans âge ; Auroville se veut être un pont entre le passé et le futur. Utilisant toutes les découvertes externes et internes, elle se précipitera avec audace vers les réalisations futures ; Auroville sera le lieu de recherches matérielles et spirituelles, offrant un corps vivant pour une unité humaine concrète. Basée sur la conviction de la mère que l’ère de la religion est révolue et doit céder la place à une ère spirituelle au-delà de la religion, la Charte d’Auroville déclare expressément “pas de religion”. Une carte du centre d’accueil des visiteurs d’Auroville. Au cœur d’Auroville se trouve la Zone de Paix, qui abrite le Matrimandir et ses jardins,
Quatre zones sont disposées autour de cette zone centrale : Zone industrielle : S’étendant sur 109 hectares au nord des quartiers de la Paix et du Matrimandir pour accueillir les industries vertes, les centres de formation, l’artisanat et les services administratifs de la ville ; Zone résidentielle : 189 hectares au sud du district de Heping, dont 45 % sont des zones résidentielles et 55 % sont des espaces verts ; Zone Internationale : Située à l’ouest de la Zone Heping, elle couvre une superficie de 74 hectares et sert à accueillir des pays et des salles culturelles regroupées par continents ; Quartier culturel : D’une superficie de 93 hectares, situé à l’est du quartier central, il est principalement utilisé pour l’éducation, l’art, la culture et les activités sportives.
Après la mort de Mirra Alfassa en 1973, la principale question d’Auroville était de savoir quelle structure dirigerait la ville : est ce l’ashram de Sri Aurobindo, qui contrôlait réellement Auroville, ou la Société Sri Aurobindo, qui avait le contrôle légal ? En 1981, les habitants d’Auroville ont réussi à persuader le gouvernement indien d’arracher le contrôle légal à la Société Sri Aurobindo et de le remettre au gouvernement par le biais de la structure juridique appropriée. A partir de cette date, des représentants du gouvernement résident à Auroville. Les Statuts d’Auroville, notamment son article 1, ont été donnés en réponse à cette volonté d’indépendance vis-à-vis de l’Inde.
source @wikipédia
Notre vidéo sur notre arrivée à Auroville
Il n’y a pas énormément de sites internet qui la relate, mais en cherchant bien et en prenant des renseignements dans la ville directement, on arrive à trouver quelques informations.
Plus les jours avançaient et plus j’étais intriguée par cette histoire ! Nico ne semblait pas très emballé quant au concept de cette ville, côté spiritualité il n’accroche pas du tout, mais moi, j’étais fascinée !
Je voulais en savoir d’avantage et Isa m’envoyait des articles ou des vidéos pratiquement tous les jours… Dès que je la revoyais le lendemain, je lui posais toutes mes questions… C’était un échange intense et nous nous sommes liées d’amitié profonde -en tous cas en ce qui me concerne-. Nous nous sommes découverts beaucoup de points communs, notamment notre obstination à vérifier sur Wikipédia la véracité des propos des gens afin de savoir s’ils ont raison ou tort… Mais également sur notre humour très sarcastique !
Je me suis beaucoup accroché à Isa, le départ sera une épreuve et les adieux seront déchirants.
Mais pour l’heure, nous allons visiter le pavillon Tibétain, car ici, chaque communauté est représentée par son pavillon. C’est la qu’Isa vient toutes les semaines pour chanter des mantras (chants tibétains) et nous allons y faire la connaissance de son amie qui est en charge de ce pavillon.
C’est dans sa petite boutique que nous nous sommes rendus pour faire quelques achats pour nos amis. Une écharpe pour tata lolo, de l’encens et un collier pour Sasha.
Puis au moment de payer, cette dame dont je ne connais pas le nom, s’intéresse à notre voyage et lorsqu’on lui explique notre trajet elle s’exclame : « mais, vous avez fait le même trajet que les pionniers d’Auroville ! Il faudrait organiser une conférence pour en parler ! Se serait vraiment bien ! »
C’est de là que tout est parti !
Les quelques jours se sont transformés en semaines. Le pavillon français ayant eut vent de notre présence nous a invités officiellement à garer le camion dans Auroville et une date pour notre conférence a été posée.
Il m’aura fallut deux jours pour préparer la conférence. J’ai repris toutes les images depuis le début de notre aventure, recherché toutes les photos qui pourraient étayer mon discours et j’ai monté tout ça dans mon logiciel de façon à en faire une vidéo de 45 minutes, le tout sous-titré en anglais pour les personnes habitants à Auroville désirant assister à la conférence.
C’est ainsi que Nico et moi, sans aucune préparation ou entrainement, nous sommes retrouvés devant une assemblée d’une centaine de personnes (selon le comptage d’Isa) pour parler de notre voyage et comment, sur un coup de tête et un gros ras le bol, nous nous sommes retrouvés sur les routes du monde à bord de notre man kat Shaman !
Voir la conférence dans son intégralité
Janaka, arrivé avec la première caravane en 1954
Des pionniers qui ont fait partis du premier et du deuxième convoi étaient présents lors de cette conférence. Janaka a fait une intervention à la fin et nous a montré des photos de l’époque tout en nous racontant comment ils ont parcouru cette route en 1 mois et demi avec des vieux coucous qui leur servaient de véhicules. Transports basiques, ils plantaient les tentes à la nuit tombée et faisait leurs besoins dans la nature. Dans les montées, ils descendaient des véhicules afin de les pousser pour passer la côte. Histoire formidable de quelques hommes et femmes, quittant tout afin de construire leur monde de demain sur une terre complètement hostile jusqu’alors. J’étais fascinée par son récit ! Il nous invita quelques jours plus tard pour un déjeuner en compagnie de Louis et Geneviève, pionniers aussi, en charge de l’architecture d’Auroville.
Paul Vincent
Notre petite vie était rythmée par les rencontres et les visites du camion. Il y a des jours où on prenait notre scooter -loué sur place- et faisions le tour de la ville pour y découvrir des petits chemins encore inexplorés. Quelques fois on roulait des heures sans aucun but !
A la mode indienne bien sûr, Nico à la conduite, Sasha en sandwich entre son père et moi. Et vlan, c’était parti à trois sur le scoot !
Je me rappelle les paroles de Nico qui nous disait : « ma Didinette, mon Sashounet, mémorisez ce moment, il restera gravé à tout jamais dans nos mémoires ! »
Et c’est vrai, se sont des instants, des odeurs, des bruits de klaxons qui resteront pour toujours en moi.
A trois sur le scooter, à indian style !
Je me souviens aussi de ce fameux soir où une personne nous interpella à Visitor center : « Salut ça va ? »
Avec Nico on c’était regardés en se disant : « C’est qui ? »
Ce monsieur continua : « Je vous connais vous êtes les Turtle trotter c’est ça ? »
Et de fil en aiguille il nous expliqua qu’il avait vu notre camion garé au pavillon de France et qu’il avait relevé le nom de notre chaine Youtube.
Au fil des jours nous avons rencontré d’autres français avec qui nous avons passé des moments géniaux. Sasha a rejoint les copains au groupe de yoga deux fois deux heures par semaine et à 16h tout le monde se retrouvait à Certitude pour jouer au parc avec tous les enfants d’Auroville et alentours.
C’est vraiment ça que je retiendrais d’Auroville, la bienveillance, la mixité, les rencontres, les activités. Comme un village vacances mais ou tout le monde est gentil.
Il est vrai qu’on pourrait croire que c’est une secte.
De toute façon, dès qu’un endroit est un peu fermé, avec des règles précises et régit par une philosophie commune, il est très facile d’en déduire que c’est une secte ; et je comprends ce point de vue ! Moi-même, si je n’étais jamais venue ici et vu de mes propres yeux comment est réellement la vie à Auroville, j’aurais certainement fait cet amalgame.
Mais en fait, j’aime ce que les pionniers disent : « Il est difficile d’entrer à Auroville et d’être Aurovillien, mais il est très facile d’en sortir ! »
Alors je t’invite cher lecteur, à te rendre dans cette ville pour t’y faire ton propre avis mais prends garde…
L’énergie de cet endroit peut être irrésistible !
Un courage indomptable, une parfaite sincérité, un total don de soi dans la mesure où vous ne calculez pas ni ne marchandez pas, où vous ne donnez pas avec l’idée de recevoir, ni ne vous offrez avec l’intention d’être protégé, ni n’avez une foi qui exige des preuves, sont indispensables pour avancer sur le chemin; cela seul pourra vous protéger de tous les dangers. Mère.