SUR LA ROUTE DE KATMANDOU

La route n’est pas de tout repos. Avec notre voyage en Inde nous avons pris l’habitude d’arpenter des routes semées d’embuches, de câbles électriques ou de chauffeurs intrépides et on savait qu’au Népal se serait vraiment le chaos ! Non pas à cause des chauffeurs mais nous avions connaissance que là-bas les routes étaient des routes dangereuses. Vous savez, les fameux reportages « les routes de l’extrême » ?

Effectivement en empruntant les routes népalaises nous avons eut quelques sueurs froides. Des routes inexistantes, cahoteuses, sans parapets sur les bas-côtés. Sans compter les chauffeurs de bus qui n’ont clairement pas conscience des risques qu’ils prennent en dépassant des files entières de véhicules tout en obstruant complètement la voie en face.

La route en image

C’est après plusieurs kilomètres que nous arrivons face à un barrage de police, juste avant un petit pont qui ne me dit rien qui vaille.

Nous sommes arrêtés juste derrière un poids lourd et les policiers nous expliquent que la route est barrée pour 4h ! Épharés, nous leur demandons ce qu’il se passe et ils nous expliquent que la route est en travaux et que des équipent sont en train de travailler sur le rétablissement de la voie.

Fort heureusement, Richard, notre caméraman de l’extrême prend la bonne idée de sortir son drone afin d’aller voir en amont la réalité du terrain. Effectivement, il s’aperçoit que plusieurs tractopelles sont à flanc de montagne et grattent celles-ci pour en faire tomber des gros rochers. Pendant ce temps, des camions les ramassent pour les emmener plus loin.

Bon, on prendra notre mal en patience et nous allons optimiser ce temps. Nico et Sasha dans un petit resto qui a plutôt la tête d’une cabane de pêcheurs et moi au camion pour faire à manger pour l’équipe de tournage. Je suis sûre qu’ici, tous les plats seront épicés alors je préfère amplement ma petite popote traditionnelle.

Après un bon repas, il nous reste encore du temps à tuer alors on demande à un restaurateur si on peut se servir en eau pour remplir le camion et il accepte. Quelle gentillesse !

Le temps étant écoulé nous pouvons enfin reprendre la route mais avant cela un policier tient à nous prévenir d’être prudents, nous entamons le tronçon le plus mortel du pays.

Sur ces bonnes paroles nous reprenons donc notre route…

Le trajet se fera en deux jours. Les distances ne sont pas si longues mais avec l’arrêt momentané par la police, il est déjà tard et le soleil se couche à 18h. Nous ne pouvons pas prendre le risque de rouler de nuit.

Nous nous rendons dans un spot que Nico a repéré pendant notre halte. Au bord de l’eau, dans un petit village… tout à l’air parfait mais nous ne connaissons pas l’accès pour nous y rendre et jusqu’à la dernière minute nous savons que nous devrons peut-être changer de plan.

La route n’est pas facile mais elle en vaut la peine. Face à nous, des paysages à couper le souffle. Des montagnes, des petites maisons à flanc de falaise et des cultures en terrasse. Tout est verdoyant, éclairé par les rayons du soleil. Sur la route, des hommes et des femmes portant des charges lourdes sur leurs dos. Des bambous, des tissus, des sacs.

Sur les bas-côtés, des petits groupes de travail, des hommes coupant du bois avec des machettes, des femmes préparant le repas ou faisant la lessive dans les petites cascades qui coulent le long des parois rocheuses. Une flore débordant sur les routes, entièrement recouvertes de la tonne de poussières que provoque le passage incessant des véhicules.

Le trajet se fera en deux jours. Les distances ne sont pas si longues mais avec l’arrêt momentané par la police, il est déjà tard et le soleil se couche à 18h. Nous ne pouvons pas prendre le risque de rouler de nuit.

Nous nous rendons dans un spot que Nico a repéré pendant notre halte. Au bord de l’eau, dans un petit village… tout à l’air parfait mais nous ne connaissons pas l’accès pour nous y rendre et jusqu’à la dernière minute nous savons que nous devrons peut-être changer de plan.

Nous nous arrêtons sur cette petite zone en bord de rivière, un peu à l’écart de la route :

Cet endroit fera très bien l’affaire pour cette nuit, il y a un peu de monde autour mais personne ne viendra perturber notre tranquillité pour ce soir, ça nous fait un bien fou !

L’équipe de tournage à quant à elle trouver un hôtel à quelques kilomètres de là, nous les rejoindrons le lendemain matin pour reprendre la route.

Au matin, c’est le calme qui nous réveilla ! Ne rien entendre autour de nous nous a fait un drôle d’effet. Pas de bruits de klaxons, de bruits d’animaux ou te personnes qui toquent à la porte… Nous avions pris l’habitude d’être dérangés à chaque instants et la transition nous a perturbés. Je vous rassure, on s’est très vite habitués à ce silence et nos nuits n’en sont que trop belles maintenant !

Après avoir récupérer Richard et Chloée à leur hôtel, que dis-je, leur palace, nous avons entamé la dernière ligne droite en direction de notre objectif : la capitale du pays !

Je t’épargne les détails de la route, qui fût encore une fois sensationnelle !

SONAULI

Notre sortie du territoire fut catastrophique ! Je crois que cette expérience fut à la hauteur de notre séjour en Inde.

Après avoir roulé quelques jours depuis Bénarès, nous arrivons dans la ville frontalière au Népal. A la base, nous devions passer par la frontière de Raxual mais plusieurs personnes avisées nous ont fait comprendre que la route était en très mauvais état et qu’il valait mieux passer par Sonauli. C’est c que nous fîmes.

Il était déjà 14h lorsque nous sommes arrivés à Sonauli et comme d’habitude le plan était de s’arrêter quelques mètres avant le poste frontalier et de manger.

Mais cette fois, ca ne s’est pas du tout passé comme prévu.

Arrivés dans la petite ville, nous apercevons plusieurs hommes nous faire des signes de main. Pensant qu’on nous disait juste bonjour, nous avons avancé jusqu’à nous faire arrêter par un douanier. Il nous explique que nous devons faire tamponner nos passeports dans une petite bicoque qui se trouve à 50 mètres. Comme à son habitude, Nico prend la pochette qui contient tous les papiers et se rend au bureau. Après quelques minutes, tout est en ordre, l’agent nous explique que pour sortir du territoire ca va nous prendre 5 minutes et que pour le Népal il faudra compter environ 1h30. Tous contents on se dit que c’est du tout cuit.

En avançant de quelques mètres, nous entendons raisonner de la musique techno… Du très gros son ! Ça y’est nous y sommes, nous nous garons sur le bas-côté pour que les agents vérifient une dernière fois nos papiers. On nous fait signe de nous garer sur un parking qui ressemble plus à un bidonville qu’à un parking mais bon, on obéit.

Nous descendons et on nous dirige vers une cabane en bambou. Juste à côté de celle-ci, un van équipé d’une porte latérale où se trouve un scanner de bagages… Vous savez, le même qu’on trouve dans les aéroports… trop bizarre… Cette frontière ne ressemble à aucune autre !

On arrive au guichet et l’agent nous dit qu’on n’a pas fait tous les papiers, on a oublie d’aller au premier guichet à 500 mètres de là pour faire tamponner le carnet de passage en douane.

Nous prenons donc un rickshaw et nous nous rendons au bureau de l’immigration pour faire les papiers en bonne et due forme. Un indien nous accueille et nous dit « tu m’as pas vu te faire des signes de la main quand tu es passé devant moi ?! » Nico lui dit, qu’effectivement il l’a vu mais il croyait qu’il lui disait simplement bonjour.

Nous sommes donc rentrés dans le bureau et nous avons fait tous les papiers, tous les passeports ont été tamponnés ainsi que le carnet de passage en douane.

Nous retournons au poste frontalier mais cette fois, il y avait des dizaines de personne dans la file d’attente… Deux bus de Thaïlandais tous habillés en blanc venaient d’arriver ! Tant pis, nous prenons notre mal en patience.

Puis après 1h, nous avons enfin pu quitter le sol indien !

Nous parcourrons les premiers mètres au Népal mais on ne voit aucun bureau qui ressemble à une frontière… Un agent posté sur le bord de la route nous arrête et dit à Nico d’aller faire tamponner son CPD. Il descend et se rend dans une espèce de cabane avec plusieurs guichets sur le bord de la route. Puis on  nous explique que nous devons nous rendre à l’hôtel NAMASTE pour prendre nos visas népalais.

A ce moment-là, il est 15h30 et on a faim ! Alors on décide avec l’équipe de tournage de prendre 1h pour manger !!!

Nous nous sommes arrêtés sur le bas-côté et nous avons mangé dans le camion… c’est une chose plutôt inhabituelle puisque nous étions entrés au Népal, mais nous n’avions même pas nos visas…

Après s’être calé le creux d’une dent, nous sommes allés à ce fameux hôtel NAMASTE et nous avons fait nos visas assez rapidement. J’avais prévu le coup en demandant à Chloée de me ramener des dollars car pour les visas népalais, ils n’acceptent que cette monnaie où les roupies népalaises. Pour un visa de 30 jours, il faudra débourser 50 dollars par personne.

Ce qui était formidable c’est qu’il y avait un petit café à l’entrée de cet hôtel et nous avons pu prendre nos forfaits téléphoniques sur place.

Nous avons donc fait faire nos sims locales. Au total, 3 cartes sims et 60 gigas sur chacun de nos 3 téléphones nous aura coûté 20€… C’est plutôt une bonne affaire !

Nous voici à présent en règle avec nos papiers, nous devions reprendre la route pour trouver un spot convenable pour la nuit… Choée et Richard avaient booké un hôtel non loin de là alors nous les avons déposés.

Quelle fût notre surprise en arrivant devant les portes d’un palace 5 étoiles. Le tigers palace est le plus grand palace du Népal. Salle de jeux, casino, la plus grande piscine du pays, des bars, des restaurants chics….

Comment vous expliquer qu’à ce moment là j’ai regardé mon mari en mode « je veux dormir ici cette nuit » ?! Bien évidemment ce genre d’endroit n’est pas du tout dans nos moyens, en France, il faudrait compter au moins 500 pour avoir une chambre mais nous avons tout de même regardé sur booking pour avoir une idée. Lorsque nous avons vu les tarifs, nous avons commencé à parlementer, enfin surtout moi car pour Nico ce n’était clairement pas un besoin.

Je lui explique que nous venons de passer 3 mois en enfer, dans le bruit permanent, le stress, la poussière et que ca me ferait vraiment plaisir de me ressourcer dans ce palace.

Nous trouvons une chambre familiale a 150€ et nous décidons de la réserver. En arrivant à la réception, Chloée nous explique qu’elle nous a réserver la chambre et qu’elle sera passé en note de frais. Ouah ! Mais quel beau geste !

Nous avons donc tous passé une nuit formidable dans ce palace, mangés au restaurant, bu du bon vin et pris 5 douches !!!

Le lendemain, nous avons tous repris la route en direction de Katmandou !

Vidéo de notre passage en frontière